"Bien le bonjour à vous tous.
      
       
      
      En réponse à votre mail, voici un peu plus 
      d’explications quant à l’acclimatation d’Eugène dans ses nouveaux murs.
      
      Comme je vous le disais précédemment, il n’a 
      pas trop bien supporté le voyage de retour. Les ronds-points successifs 
      (merci le MET !) à la sortie d’autoroute et dans la descente sur Namur lui 
      ont été… préjudiciables (à moi aussi d’ailleurs ! J ).
      
      Optant pour la manière forte, j’ai donc 
      décidé de le promener en voiture dès le lendemain pour qu’il s’y habitue. 
      Cela s’est nettement mieux passé même s’il avait l’air épuisé et que le 
      parcours a été moins long. J’ai bon espoir qu’il finisse par s’y faire et 
      je perçois déjà quelques signes d’amélioration.
      
      Après avoir été accueilli par mes nièces 
      (photos en annexe), il a découvert son nouveau domicile. Il a tout de 
      suite compris l’usage du panier et semble s’y plaire.
      
      A chaque heure, il allait d’initiative 
      découvrir une nouvelle pièce. A ce propos, le tapis en « coco » de mon 
      bureau a semblé l’effrayer, même si, là aussi, je perçois déjà une 
      amélioration notable. 
      
      Eugène répond déjà à mes appels et semble 
      aussi avoir compris la signification d’un « NON » prononcé avec fermeté. 
      Ainsi, il a renoncé à mordiller son panier en osier et va chercher un 
      morceau de bois ou se contente d’un jouet en plastique qu’il ramène au 
      panier pour se faire les dents.
      
      La première nuit s’est très bien passée. Il 
      a hurlé à la mort pendant une quinzaine de minutes avant de se faire une 
      raison. La nuit suivante, par contre, a été nettement plus pénible (il a 
      pleuré toute la nuit… cela a été dur de tenir bon mais je ne doute pas 
      qu’il s’agisse de la bonne méthode). Eugène a visiblement décidé de me 
      faire payer le prix de ma sévérité puisque ce matin, après qu’il soit 
      sorti pour –théoriquement – faire ses besoins, il a patiemment attendu 
      d’être rentré pour s’exécuter et « m’offrir » un superbe cadeau dans la 
      cuisine et devant mes yeux hébétés. Cela lui a évidemment valu une 
      engueulade maison et, comme je devais ensuite immédiatement partir 
      travailler – pour la première fois depuis que nous sommes ensemble -, j’ai 
      le cœur qui saigne en pensant qu’il doit me percevoir comme un 
      tortionnaire ingrat. J’ai dès lors demandé à ma chère mère de passer voir 
      vers 10 heures du matin ce qu’il se passait. Elle n’a perçu aucun bruit et 
      m’a dit qu’il était sagement assis dans son panier lorsqu’elle est entrée 
      dans sa pièce. J’ai hâte que midi sonne pour aller me réconcilier avec 
      cette brave bête ! 
      
      Eugène a également été boire un verre sur 
      une terrasse de café hier après-midi (ça aussi il y a intérêt à ce qu’il 
      s’y habitue J ). Il n’a pas honoré le bol d’eau gracieusement offert par 
      la patronne. Il semblait épuisé. Il faut reconnaître qu’il est constamment 
      sollicité par tous les gens qu’il rencontre et dont les commentaires sont 
      unanimes quant à son élégance et sa gentillesse.
      
      D’une manière générale, il est très 
      affectueux et sociable. Je suis convaincu qu’en restant ferme et 
      intraitable, il deviendra un compagnon modèle. Il est adorable et 
      j’imagine bien qu’il ne comprenne pas encore vraiment pourquoi il doit 
      rester subitement seul dans deux pièces durant la nuit et une partie de la 
      journée.
      
      Bref, mis à part quelques anicroches bien 
      compréhensibles et excusables, tout paraît suivre un cours normal même si 
      j’avoue être impatient que les rappels de vaccins soient effectués pour 
      pouvoir aller au dressage. 
      
      Je vous donnerai davantage de nouvelles plus 
      tard. Il est l’heure d’aller rejoindre Eugène !
      
      Bien amicalement."